Lisbonne

Nous avons passé une semaine dans la capitale portugaise, en février 2015, et avions réservé un minuscule appartement Airbnb dans le très pittoresque et charmant quartier de l'Alfama. Notre hôte est venue nous chercher à l'aéroport, nous faisant ainsi gagner un temps considérable.

Notre vol "tôtif" depuis Nantes, nous a permis d'arriver aux aurores et de profiter du petit matin lisboète. Nous avons déambulé, main dans la main, dans ce quartier aux maisons compactes, où le linge sèche aux fenêtres, bordant des ruelles et escaliers escarpés.

L'Alfama est dominé par le castello de Sao Jorge. Cette citadelle fut la résidence des rois du Portugal, après la prise de Lisbonne par les Maures en 1147. En 1511, le roi Manuel 1er fit construire un château plus luxueux. Le château servit de théâtre, prison et d'arsenal. Le séisme de 1755 détruisit en partie les remparts. Ce n'est qu'en 1938 qu'une restauration complète fut lancée. Nous visitons le château et les jardins avec beaucoup de plaisir, et la vue sur Lisbonne et le ponte 25 de Abril est superbe.

Nous nous promenons sur les remparts restaurés.

Après la visite du château nous décidons de descendre vers Baixa, autrement dit, la ville basse. Nous passons devant la Sé, une église romane fortifiée, éclairée par une superbe rosace. Cette église est la cathédrale de Lisbonne, elle fut construite sur le site d'une ancienne mosquée, en 1150. Ravagée par 3 séismes, elle affiche aujourd'hui un mélange de styles architecturaux : romane par ses deux tours et sa rosace, gothiques par ses 9 chapelles et son cloître, elle possède aussi une chapelle franciscaine, à gauche en entrant dans la cathédrale...

Le temps, un peu gris à notre arrivée, s'arrange et c'est sous le soleil que nous découvrons le quartier commerçant et la célèbre Place du Commerce, Pracia de Comércio. Celle-ci, au bord du Tage, porte aussi le nom de Terreirio do Paço, place du Palais, elle accueillit le palais royal pendant près de 4 siècle, avant que celui-ci soit transféré au Castello Sao Jorge.

Il est très agréable de s'y promener, d'y déjeuner tout en prenant le soleil. La vue sur le Ponte de 25 abril y est très chouette.

Au centre de la place se dresse une monumentale statue équestre de bronze du roi José 1er. Datant de 1775, on doit cette statue à Machado de Castro, le sculpteur portugais le plus célèbre du XVIIIème.Le cheval de bronze qui piétine des serpents donne à la place le surnom de "Palce du Cheval noir".

Derrière, l'imposant Arc de Triomphe donne sur la rue Augusta. C'est la porte d'entrée à Baixa.

Nous trouvons une petite gargote juste sur le bord du Tage, et laissons les rayons du soleil nous rougir les joues, avant de repartir en vadrouille dans la ville.

Nos pas nous mènent à travers la ville, sans but particulier. La ville est belle et il fait bon s'y promener. Les tramways si célèbres de Lisbonne sont notre attraction de l'après midi. C'est un moyen original de découvrir la ville.

Un peu fatigués par le départ très tôt de Nantes, nous revenons sur Praço de Comércio et nous arrêtons au Museu da Cerveja : quelle découverte !

Nous craquons pour les Pasteis de Bacalhau, la spécialité de cette brasserie-musée. Elle devient notre petit plaisir de nos vacances lisboetes. Nous avons même essayé d'en cuisiner dès notre retour en France, mais nous ne trouvons pas le fromage qui va bien...

Notre séjour continue avec le quartier Bélèm et sa Tour de Bélem. Installé à l'embouchure du Tage, d'où les caravelles partaient pour les Grandes découvertes, Bélem est étroitement lié à l'age d'or du Portugal ; c'est un quartier dans lequel règne une atmosphère de bord de mer, loin de la cohue de la ville. De grands parcs verts donnent à ce faubourg une allure de village à la campagne.

Cette très belle tour fut construite sous Manuel 1er, lorsqu'il arriva au pouvoir en 1495. Riche des succès des grandes découvertes, il fit bâtir de nombreuses églises et monuments grandioses reflétant les richesses du Portugal de cette époque-là.

La tour de Bélem est une forteresse bâtis au milieu du Tage, entre 1515 et 1521, lorsque les eaux de celui-ci montaient plus haut. Elle était le point de départ des navigateurs. D'extérieur, la tour est une véritable beauté, alors que l'intérieur est très austère. Elle servit d'arsenal et de prison et représente le symbole de la richesse du Portugal du XVIème.

La tour de Bélem ainsi que le Mosteiro dos Jéronimos sont de beaux exemples de l'architecture exubérante manuéline.

Le Mosteiro dos Jeronimos fut financé par l'argent du poivre, taxe prélevée sur le commerce des épices. Le monastère est d'une grande beauté, il fut bâti peu après le retour de Vasco de Gama, vers 1501.

Pradao dos Descobrimentos : au bord du Tage, ce momument des Découvertes, fut bâti pour le 500ème anniversaire d'Henri le Navigateur, en 1960. En forme de caravelle, il rend hommage aux rois, navigateurs et tous les acteurs des Grandes Découvertes.

Une énorme rose des vents offerte par l'Afrique du Sud la même année, orne le sol à son pied. La mappemonde centrale représente les itinéraires des Découvertes au XVe et XVIe siècle.

Nous continuons notre découverte de la ville, en traversant le Tage, grâce au ferry qui nous dépose sur l'autra banda, l'autre rive.

Nous grimpons jusqu'au Cristo Rei, en prenant d'abord l'ascenseur vertigineux avant d'achever la longue montée à pied. Inspiré du célèbre Cristo Rendentor de RIo de Janeiro, l'immense statue se dresse face à Lisbonne du haut de ses 110 m (piédestal de 82 m). Elle fut construite entre 1949 et 1959, à la demande de Salazar.

De là, la vue sur le Ponte de 25 Abril est stupéfiante. A l'origine, ce pont suspendu appelé Ponte de Salazar, fut rebaptisé pour commémorer la révolution du 25 avril 1974 qui ramena la démocratie au Portugal.

Inspiré par le Gloden Gate Bridge de San Fransico, le pont en acier mesure 2 km de long. Un tablier rajouté en 1999, permet la liaison ferroviaire d'une rive à l'autre.

Pour rentrer à Lisbonne, nous avons choisi de prendre le bus pour franchir le pont suspendu.

Nous flânons ensuite dans le quartier du Chiado. Cet élégant quartier de Lisbonne est très prisé des écrivains et intellectuels. Il regorge de petits cafés, Casas de Fado, restaurants et jolis magasins.

Ci dessus le portail d'entrée de la Igreja de Carmo. L'église carmélite la plus grande de Lisbonne fut ravagée lors du tremblement de terre de 1755.

Nous aurions voulu emprunter l'elevador de Santa Justa, mais celui-ci était en travaux de rénovation lors de nos vacances.

Profitant de notre pass-transport (voir tout en bas de l'article), nous sommes allés passer une journée à Sintra (article là) et deux jours à Cascais (article là).

Le Fado

Nous passons notre dernière soirée à écouter de la musique, dans une Casa de Fado. Petit restaurant bien typique dans le quartier de l'Alfama. Musique typiquement portugaise apparue au 19ème siècle à Lisbonne, le fado symbolise les traditions et le métissage culturel de la ville. Il s’agit d’un art très vivant dans la capitale portugaise, qui s’est même redynamisé ces dernières années.

Les azulejos

Les Maures introduisirent ces carreaux décoratifs, au Portugal et en Espagne, pour couvrir les sols, les murs et même les plafonds. Le Portugal se mit à les produire à partir du XVIe et devint alors le pays d'Europe fabriquant le plus grand nombre de carreaux peints. Ils ornent les bâtiments, les églises, les intérieurs de bâtiments, les stations de métro et les gares.

Comment avons-nous circuler dans la ville ?

Nous adorons marcher, c'est une évidence. Mais la ville est grande, et les transports en commun très bien organisé et peu chers. Nous avons choisi de prendre le pass Viva Viagem en mode zapping.

La carte individuelle rechargeable « Viva viagem » est valables un an, on peut l'acheter aux stations de métro dans le centre-ville (au prix de 0,50 €), mais aussi à la station de métro de l’aéroport « Aeroporto ». L'option zapping est très pratique lorsqu'on veut bouger pas mal : traverser le Tage, aller sur la côte et Sintra, utiliser le métro et le tramway... Elle est très rentable et se recharge facilement.

Cela ne nous a pas empêché de parcourir bons nombres de kilomètres à pied. La ville s'y prête parfaitement !