Randonnée au Mont Misen sur l'île de Miyajima

Je vous le disais dans un article précédent, nous on a adoré l'île de Miyajima, comme beaucoup j'imagine !

Alors nous y sommes retournés une seconde journée, avec 4 L d'eau (non pas moins), dans le sac à dos d'Olivier. 4 L parce qu'il fait très chaud au Japon cet été, je vous rappelle que nous y sommes en plein pendant la canicule et qu'ils n'ont pas vu ça depuis les premiers relevés météo datant de 1884... 4 L parce qu'on a prévu l'ascension du Mont Misen.

Vue sur le baie depuis l'observatoire du Mont Misen

Le Mont Misen

Avec une altitude de 530 m, c'est le point culminant de l'île. Du sommet, on jouit d'une vue spectaculaire sur la mer Intérieure. La forêt primitive qui y est préservée offre de belles randonnées et de nombreuses découvertes. Et un adage dit : "On ne connaît pas Miyajima tant qu'on n'a pas gravi le Mont Misen"... Et c'est vrai que cette randonnée fut fantastique : tant de calme, de beauté, de lieux solennels ! Et tant de paysages exceptionnels une fois là-haut !

Allez, je vous dis comment on y monte !

Comment y "grimper" ?

Il existe 2 façons de s'y rendre : le téléphérique et à pied par l'un des 3 sentiers de randonnée.

Le téléphérique

La manière la plus simple et pour ceux qui n'aiment pas trop marcher, c'est le téléphérique (1000 yen). À bord, on peut y admirer une vue imprenable sur la mer intérieure de Seto et la forêt primaire de Miyajima. Le téléphérique de Miyajima est unique au Japon puisqu’il est composé de deux systèmes, un téléphérique à mouvement unidirectionnel continu et un téléphérique double voie à va-et-vient :

- de Momijidani à la station intermédiaire Kayatani : 10 minutes de trajet, cabine 4 à 6 personnes, toutes les minutes

- de Kayatani à la station terminus Shishiiwa : 5 minutes de trajet, plus grande cabine, fréquence tous les quarts d’heure

Enfin, depuis Shishiiwa, il faut compter une demi-heure de marche pour atteindre le sommet du Mont Misen.

A pied

3 chemins de randonnée mènent au sommet. Attention, ce ne sont pas des boucles. Et il est tout à fait possible de monter par l'un et redescendre par l'autre.

1. Momiji

2. Daisho-in

3. Omoto

Le parcours Momiji est le plus adapté pour les débutants, il faut compter environ 1h30-2h pour atteindre le sommet, les gorges de la rivière ainsi que les rochers aux formes étranges accompagnent le randonneur tout du long. Il est long de 2 km 5.

Le parcours Daisho-in, 3 km et de difficulté moyenne, est le plus lumineux des trois chemins : des statuettes de bouddha aux visages songeurs bornent le chemin : attention cependant, même si le temps de montée est le même que pour le parcours Momiji, les deux mille marches à gravir peuvent en décourager certains, cependant on a la chance d'admirer de belles cascades et le sanctuaire Takinomiya.

Et enfin le parcours Omoto, 3 km 5 ! Il faut compter entre 2h et 2h30 de marche, la traversée du parc Omoto nous fait longer des arbres centenaires, gravir le deuxième mont le plus élevé de l’île, le mont Komagabayashi. Roches à escalader, statuettes de bouddha, grotte Daishi… une balade exceptionnelle ! Sur ce chemin, il est recommandé d'avoir de bonnes chaussures, car très accidenté et vue les bestioles, il vaut mieux être équipés.

Notre randonnée

Nous avons choisi de partir par Omoto (bah oui, on aime se compliquer la tache nous, alors on choisit la plus difficile) et de redescendre par Daisho-in. Pour trouver le point de départ, il faut suivre les panneaux "Omoto park", ensuite c'est tout simple, il suffit de passer à côté des innombrables familles de daims et grimper.

On en a mouillé tous nos vêtements tellement il faisait chaud ! Et c'est les joues bien rouges que nous sommes arrivés au sommet après 1 h 45 de randonnée.

Mais quelle merveilleuse randonnée ! Quelle ambiance dans cette forêt où seuls les chants des oiseaux et cigales et le bruissement des feuilles sous les pas des animaux sauvages (cochons, daims et singes) nous parvenaient. Nous étions seuls sur ce chemin, à l'exception d'une adorable japonaise sortie d'on ne sait où, mais qui voyant mes joues enflammées, m'a aspergée d'un antimoustique rafraîchissant à base de menthe. Un pur bonheur !

Seuls, je pense que cela tient du fait que ce chemin est difficile, long, peu entretenu et qu'on traverse essentiellement que de la forêt. Mais quel sentiment ce sentiment d'être seuls au monde, loin de toute agitation touristique.

Arrivés en haut de Komagabayashi, un rocher plat nous a permis de nous asseoir un instant, afin de reprendre un peu de force et surtout contempler la vue merveilleuse qui s'offrait à nous.

Les pins du Mont Komagabayashi

Ensuite, et bien il nous faut redescendre le Mont Komagabauashi et remonter sur le Mont Misen ; encore une volée de marches et nous parvenons au sommet du point culminant de l'île, ses gros rochers et son observatoire ! Quelle récompense ! La vue sur la baie est magnifique, malgré la brume de chaleur voilant un peu le paysage.

Pour redescendre, après une courte pause, nous avons dévalé les 2000 marches de Daisho-In.

Ce chemin est très beau, il y a de belles cascades, de très jolis points de vue et l'arrivée sur le temps Daisho-In est de toute beauté.

Au cours de la descente, nous sommes passés par le temple des amoureux Kiezu-no-hi  dont le feu éternel brûle depuis 1200 ans et symbolise l'amour éternel. Nous y avons fait un vœu, forcément !

"C’est grâce à l’Amour partagé que le feu du sanctuaire s'allume"

Ce fut une randonnée éprouvante, tant à cause de la forte chaleur de ce début de journée (il n'était pas 9h) que de Mamushi, une vipère mortellement dangereuse qui pullule dans la forêt. Et nous commencions à peine la randonnée que nous tombions sur cette belle vipère... Bon, je dis belle, mais c'est Olivier qui la trouve belle. Parce que moi je déteste les serpents, surtout si je sais qu'ils peuvent m'attaquer par surprise et me dévorer toute crue. Alors, nous sommes restés très vigilants, regardant où nous posions chacun de nos pas, nous méfiant des rochers où poser les mains pour nous aider à gravir la montagne.

Madame Mamushi... à quelques pas de nous

En pratique

En partant vers 8h30, avec des pauses photos et eau, nous étions redescendus à 12h, heureux de cette superbe randonnée.

Le 119 est à retenir en cas de morsure du serpent, cela peut servir !

Nous aurions dû emporter un antimoustique, car on s'est fait attaquer !

Nos 4 L d'eau sont partis au cours de la randonnée, nous avions bien fait d'être prévoyants !

Sur le site de l'office de tourisme de Miyajima, il y a toutes les informations nécessaires pour les randonnées et les visites sur l'île : cartes, plans...

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